Dieu dans sa grande bonté accorda à douze de ses chérubins favoris un don divin. En plus de son don inné pour la musique , Iriel reçu le don d’apaiser les souffrances des ses proches. Si ce don était pour lui une véritable bénédiction, Dieu le mit néanmoins en garde ; La douleur ne pouvait être détruite, Iriel en devenait seulement le nouvel hôte.
Misericordia
Si au début Iriel soulageait ses frères et sœurs de leur souffrance avec plaisir , celle qui s'accumulait peu à peu dans son corps à l'apparence si fragile lui pesait. Après le cinquième jour , Iriel perdit l'usage de ses jambes , trop faible pour se lever.
« Pourquoi marcher alors que tu peux voler ? »
S'écria son frère , attendant d'être guéri. Alors Iriel déplia ses ailes déjà plus petites que celles de ses compères, battant jusqu'à atteindre son frère , le débarrassant de sa souffrance sans hésiter. Chaque nuit , son corps endolori et son esprit torturé le priait d'arrêter, sa conscience elle le questionnait :
« Pourquoi Dieu t'a donné ce don si ce n'est pour l'utiliser ? »
Alors Iriel continua d'utiliser son don au dépend de sa santé. A l'aube du septième jour, trois de ses frères vinrent lui rendre visite , tous exigeant d'être soigné. Iriel les supplia d'attendre qu'il puisse se rétablir, de lui laisser ne serait-ce qu'une journée lui qui n'arrivait même plus à se lever. Les anges , jusque la habitué à ce que leur frère coopère sans rechigner prirent son refus comme une trahison. Iriel avait toujours été jalousé par ses compères "Dieu t'a fait rendu trop attrayant , trop talentueux, trop empathique, trop parfait."
Et toute la journée, Iriel pleura, craignant avoir perdu l'amour de ses frères.
Quand la nuit même les douze chérubins s'étaient réuni autour de lui , Iriel se sentit plus léger, envahi par une vague de bonheur en pensant qu'ils étaient venu pour l'aider à mieux se rétablir. Incapable de penser que ses frères et sœurs lui feraient le moindre mal Iriel ne comprit premièrement pas pourquoi il s'était tout à coup retrouvé allongé sur le ventre contre le marbre glacé. Deux de ses frères le maintenaient fermement au sol, lui qui n'arrivait même plus à se lever tout seul. Puis il senti une décharge électrique dans son dos, ce n'était pas douloureux sur le coup, mais lorsque la lame quitta brusquement l'entaille qu'elle venait de créer dans sa peau, elle lui arracha un cri de douleur, puis il sentit une nouvelle décharge, puis une autre, et encore une autre. Au total, les douze chérubins plantèrent le dos de leur frère deux fois chacun en lui hurlant qu'il n'était qu'un traître , un égoïste et que Dieu serait déçu qu'il gâche un don si précieux.
« Tu ne mérites pas d'être un ange , et seul les anges ont le droit d'avoir des ailes. »
Pour illustrer ses dires, le chérubin se saisit de l'aile droite de Iriel, puis se hâta à faire glisser la lame dangereusement aiguisé et déjà souillée de son sang contre l'armature de son aile, la sectionnant petit un petit dans un acte de barbarie pure.Si certains protestèrent verbalement, aucun n'osa s'interposer. Les cris de douleur de Iriel résonnaient, déchirant, suppliant les chérubins de lui pardonner, sanglotant que s'ils ne trouvaient pas dans leur cœur la force de le faire, d'au moins lui accorder la mort plutôt que ce supplice.
Le tonnerre gronda, un avertissement du ciel , les chérubins prirent peur et s’empressèrent de fuir la scène, laissant leur frère seul, sanglotant dans une marre de son propre sang.
Quand Iriel senti la douce chaleur de Dieu envelopper son corps meurtri, il tendit une main vers le ciel avec le peu de force qu'il lui restait, remerciant son créateur de lui être venu en aide. Mais à la place de la main de Dieu, c'est le sol qu'il senti se dérober sous lui , et ainsi il entama sa chute du paradis. Dieu jugea plus sage de se débarrasser de lui plutôt que de punir onze de ses chérubins , préserver l'image parfaite du Ciel était primordiale, et il avait fait son choix.
« Tu n'es pas déchu Iriel , tu peux garder tes ailes et ton halo , mais ta place n'est plus au ciel. »